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Libération

L'Argentine veut en finir avec l'impunité.

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Les lois d'amnistie des tortionnaires sont déclarées inconstitutionnelles.
publié le 17 novembre 2001 à 1h39

Buenos Aires

de notre correspondant

Les lois d'amnistie qui ont épargné les geôles aux tortionnaires de la dernière dictature doivent être annulées: elles sont inconstitutionnelles, vient de décider le tribunal fédéral de Buenos Aires. Du coup, l'étau se resserre sur les militaires qui ont torturé et assassiné près de 30 000 personnes entre 1976 et 1983.

Ces deux lois avaient été votées après les procès de 1985, qui permirent de condamner une poignée de généraux pour crimes contre l'humanité. Sous la pression de l'armée, le président radical Raul Alfonsin avait alors proposé ce coup d'éponge. La loi dite du «Point final», votée en 1986, fixait une date butoir pour l'ouverture de nouveaux procès. Mais en 1987, un soulèvement militaire menaçait de nouveau la démocratie. Alfonsin concéda alors la loi baptisée «Obéissance due», qui exemptait les subalternes de responsabilités, au motif qu'ils ne pouvaient éluder les ordres. En 1998, le Parlement argentin abolissait ces lois. Mais sans effet rétroactif. En revanche, la récente déclaration de leur nullité peut permettre de traîner devant les tribunaux tous les criminels impunis. Il ne manque plus pour cela que la confirmation de la Cour suprême.

En mars dernier, le juge Gabriel Cavallo s'est attaqué à deux figures notoires de la répression, Julio Simon, alias «El Turco Julian», et Juan Antonio Del Cerro. Les deux hommes furent d'abord accusés du rapt de Maria Victoria Poblete, l'un des quelque 600 bébés nés en captivité et illégalemen