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Libération

Premières urnes libres au Kosovo

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Le scrutin doit permettre la mise en place d'institutions autonomes.
publié le 17 novembre 2001 à 1h39

Pristina envoyé spécial

Frappées du slogan «Liberté, démocratie, indépendance», de grandes affiches le montrent embrassant des enfants en costume folklorique. Sur d'autres, il pose gravement devant le drapeau albanais comme s'il était déjà le président reconnu du Kosovo. Ibrahim Rugova, le leader modéré des Albanais et son parti, la Ligue démocratique du Kosovo, sont les grands favoris des élections législatives ce samedi. Deux ans et demi après le déploiement de 40000 soldats de l'Otan et l'instauration d'un protectorat international sur cette province du sud de la Serbie, peuplée à 90 % d'Albanais de souche, ce scrutin doit permettre la mise en place d'institutions autonomes, dont une assemblée de 120 députés qui élira un Président. «Nous montrerons au monde que nous sommes capables de créer un Etat et une démocratie», a martelé Rugova tout au long de la campagne, brandissant le drapeau de l'indépendance comme les leaders des deux autres grands partis en lice, le PDK de Hashim Thaçi et l'AAK de Ramush Haradinaj, deux anciens commandants de l'Armée de libération du Kosovo (UCK).

«Il n'est pas question d'indépendance», insistent les représentants de la Minuk (mission de l'ONU). La résolution 1244 des Nations unies, adoptée en juin 1999, prévoit seulement pour le Kosovo une autonomie substantielle au sein de la Yougoslavie. Les compétences de la nouvelle assemblée sont très limitées et elle ne peut proclamer l'indépendance, comme le rappelle un premier accord-cadre, signé début