Berlin de notre correspondante
Le couperet est passé tout près, vendredi, pour le gouvernement Schröder: la «mise à disposition» de 3900 hommes de la Bundeswehr pour soutenir la campagne américaine contre le terrorisme, a été approuvée à deux voix seulement de majorité. 336 députés de la coalition «rouge-verte» ont voté pour, quand la majorité nécessaire au Bundestag était de 334 voix. Et encore: ce oui minimal n'a été obtenu qu'au terme d'une dramatisation extrême, après que le chancelier a posé la question de confiance sur ce vote. «Je suis content de pouvoir continuer mon travail pour l'Allemagne, avec le soutien de ma propre majorité», s'est félicité le chancelier, manifestement soulagé. «La discussion d'aujourd'hui marque sûrement une césure» pour l'Allemagne, avait-il souligné auparavant, cet engagement de la Bundeswehr en dehors de l'Otan étant considéré ici comme une grande première.
Séquelles. Le oui arraché aux députés sociaux-démocrates et verts a un «but pédagogique», explique un dirigeant social-démocrate: il s'agit qu'ils reconnaissent enfin que l'Allemagne doit assumer son rôle nouveau dans le monde. Ce petit oui n'a pourtant été conquis qu'au prix d'une pression maximale, qui risque de laisser des séquelles.
Une députée sociale-démocrate, Christa Lörcher, qui refusait catégoriquement de voter pour l'engagement de la Bundeswehr, s'est vu priée par les dirigeants de son groupe de rendre son mandat. Elle a refusé, mais a quitté du coup le groupe SPD. D'autres ont a