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Libération

Vives polémiques sur les responsabilités du pouvoir

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publié le 17 novembre 2001 à 1h39

Une «épreuve divine»: c'est ainsi que le président Bouteflika a qualifié, lundi, les inondations dans la capitale et dans cinq autres régions du pays. Et aussitôt toute l'Algérie a bondi. «Bouteflika appelle à la résignation devant le sort, alors que les conséquences des pluies auraient pu être nettement moins dramatiques si les autorités avaient fait leur travail», se fâche un journaliste algérien. Plusieurs polémiques sur les responsabilités officielles ont en effet éclaté. Sur la météo d'abord. Alors que les autorités affirment n'avoir reçu que des «prévisions laconiques», le quotidien le Matin publie le fac-similé d'un des bulletins spéciaux que l'Office national de la météo avait adressé cinq jours avant le drame, notamment à la présidence de la République. «Nous annoncions entre 20 et 30 mm d'eau en l'espace de six heures, c'est énorme, sachant que 25 mm sont le seuil d'alerte au nord du pays. Les autorités devaient prendre les mesures nécessaires», a expliqué le porte-parole de l'office. «S'agissant des vents, qui ont atteint ces derniers jours 120 km/h, l'alerte est déclenchée à partir de 35 km/h.» Là encore sans résultat. Le déclenchement du plan Orsec fait lui aussi hurler. Le Premier ministre, Ali Benflis, a reconnu qu'il avait été informé dès 6 h du matin le jour du drame de l'ampleur de la catastrophe. Mais il n'a déclenché le dispositif qu'à 16 h. «Si nous l'avions fait plus tôt, nous aurions pu éviter des morts. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise?», a