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Libération

Surenchère xénophobe au Danemark

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La campagne des législatives a été dominée par le rejet des immigrés.
publié le 20 novembre 2001 à 1h40

Copenhague envoyé spécial

C'est la dernière trouvaille au Danemark, plongé dans une campagne électorale aux relents nauséabonds, après les attentats terroristes du 11 septembre aux Etats-Unis: deux candidats du Parti du peuple danois (DF, extrême droite) aux législatives qui se tiennent aujourd'hui, ont recouvert, dans la nuit de samedi, les panneaux portant le nom de leur ville de leur traduction en caractères arabes. «C'est pour faire comprendre aux gens ce qui se passe, explique Erik Kjelgaard, candidat DF à Fuglse. La population doit s'habituer à ces temps qui changent, où l'immigration massive, toujours plus importante, laisse sa marque sur la société.»

Presque toute la courte campagne a ainsi été dominée par une série de dérapages et de surenchères politiques sur le thème des immigrés et des réfugiés en général, des musulmans en particulier, dans un pays qui compte moins d'étrangers que ses voisins et seulement 3% de population musulmane. Un débat soigneusement entretenu par plusieurs journaux à grand tirage mais petits scrupules.

Cinquième colonne. «Cela fait vingt-cinq ans que je milite pour les droits des minorités au Danemark», explique, la voix lasse, Bashy Quraishy, 58 ans, arrivé du Pakistan il y a trente-deux ans. «Pour la première fois, je me sens déprimé, je me dis: à quoi bon? Je rencontre de plus en plus de jeunes immigrés de deuxième génération qui quittent ou parlent de quitter le pays. Jusqu'au sommet de l'Etat, on nous voit comme une cinquième colonne.»

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