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Libération

Un futur gouvernement sous surveillance au Kosovo

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L'ONU garde la haute main sur les dossiers sensibles.
publié le 20 novembre 2001 à 1h40

Pristina envoyé spécial

L'Onu a évacué les lieux et, depuis deux mois, les ouvriers s'affairent dans le grand bâtiment blanc de l'avenue Mère-Teresa, où siégeront bientôt les 120 députés de l'Assemblée du Kosovo. Elle était déjà dans ces mêmes murs quand Milosevic supprima, en 1989, le statut d'autonomie de cette région du sud de la Serbie, peuplée en majorité d'Albanais de souche. La présidence s'installera, elle, dans un petit palais jaune qui abritait jusqu'ici le musée du Kosovo.

Verrouillage. «Nous sommes déjà de facto indépendants de Belgrade et nous demandons à la communauté internationale de reconnaître cette indépendance le plus vite possible», a lancé, après le vote du 17 novembre, le probable futur président Ibrahim Rugova, qui doit être élu par les députés. A l'unisson de leur opinion publique, tous les leaders kosovars albanais moulinent ce même thème. Mais ni l'Europe ni Washington ne sont prêts à accepter un Kosovo indépendant, qui déstabiliserait à nouveau toute la région. Les nouvelles institutions de «l'autogouvernement du Kosovo» ­ c'est le terme officiel ­ sont d'ailleurs bien verrouillées.

«Avant 1989, nous bénéficiions, au moins sur le papier, d'une plus large autonomie», s'indigne dans un éditorial Veton Suroi, directeur du très influent quotidien Koha Ditore. Hashim Thaçi, leader du PDK, la deuxième force politique, se refuse à reconnaître le «cadre constitutionnel» laborieusement négocié par l'administrateur de la mission de l'ONU (Minuk), Hans Haekkeru