Bruxelles (UE)
de notre correspondant
Les attentats du 11 septembre n'ont absolument eu aucun effet sur les préparatifs de la future Force de réaction rapide européenne dotée de 60000 hommes, et censée entrer en action dès 2003. Ni le rythme, ni les objectifs, ni les moyens matériels, ni les ambitions industrielles n'ont été revus à la hausse. Comme le reconnaît un diplomate français, «ce n'est pas demain la veille que l'Union sera capable de mener seule une campagne en Afghanistan ou même en Serbie...». Il ne faut pas, en effet, faire de contresens sur ce que veulent les Quinze: «Il ne s'agit pas de mettre en place une défense européenne; ça, personne n'en veut, car c'est du ressort de l'Otan. Simplement, nous voulons être capables de faire de la gestion de crise dans les cas où les Américains ne seraient pas disponibles», poursuit ce diplomate. Autrement dit, l'Europe prépare la guerre de Bosnie, celle du début des années 90, et nullement les guerres d'aujourd'hui, encore moins celles de demain.
La «conférence d'amélioration des capacités» militaires, qui a réuni lundi et mardi, à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères et de la Défense des Quinze avait donc un caractère légèrement surréaliste et en total décalage avec l'actualité internationale. Car les Quinze ont bien dû convenir que, non seulement, ils n'étaient toujours pas prêts à déployer leur future Force de réaction rapide (FRR), mais que celle-ci ne serait sans doute totalement opérationnelle qu'entre 2006 e