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Libération

Pekin va faire du neuf sur du vieux

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Des quartiers entiers rasés pour faire peau neuve pour les JO.
publié le 22 novembre 2001 à 1h41

Pékin de notre correspondant

Les habitants de Dong-zhimen, un vieux quartier du centre historique de Pékin, se sont réveillés fin octobre avec un sigle peint sur leurs murs de briques grises: «Cai», un caractère chinois entouré d'un cercle, qui signifie «détruire». Deux semaines plus tard, ce quartier de hutongs, ruelles typiques du vieux Pékin, semble frappé par une guerre civile: une maison sur deux est éventrée, les habitants désertent en emportant leurs maigres possessions sur des vélos à remorque. Dans dix jours, il ne restera plus rien de ce qui fut une communauté ancienne et vivante.

Fin programmée. Une ambiance de fin d'époque règne sur cet ensemble de ruelles situé au nord-est de la Cité interdite. C'est la mort d'un quartier populaire, mais aussi la fin programmée d'un pan d'histoire de la capitale chinoise. Les bulldozers sont en train de faire table rase du passé, au nom d'une modernité nécessaire vu l'état, parfois sordide, des logements, mais qui emporte avec elle un patrimoine irremplaçable. Une transformation qui se fait sans états d'âme, et donne naissance à une grande métropole impersonnelle de béton, d'acier et de verre.

Le processus était déjà engagé depuis plusieurs années, mais l'attribution des Jeux olympiques de 2008 à Pékin précipite les événements. Les destructions-expulsions ont triplé cette année, selon les chiffres officiels, et affecte 52 quartiers de hutongs sur les 202 que compte encore la capitale. Pékin annonce que cette «rénovation» sera achev