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Libération

La paix chancelante de Macédoine.

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Les durs du pouvoir jouent la provocation contre les Albanais.
publié le 23 novembre 2001 à 1h42

Skopje envoyé spécial

Des policiers macédoniens sur le pied de guerre, appuyés par quelques blindés, encerclent un champ boueux. Depuis deux jours, des travaux d'exhumation ont débuté à la recherche d'une demi-douzaine de corps de civils macédoniens slaves enlevés et vraisemblablement tués par la guérilla albanaise au printemps dernier, au plus fort des combats autour de Tetovo, la «capitale» des Albanais de Macédoine. Maître d'oeuvre de l'opération, le ministre de l'Intérieur Ljube Boskovski, un nationaliste dur ouvertement hostile aux accords de paix signé le 13 août dernier à Ohrid, veut ainsi démontrer la réalité «des crimes commis par les terroristes».

Coup de force. A moins d'un kilomètre de là, une barricade de gros troncs d'arbres barre la petite route menant au hameau de Trebos où, comme dans tous les villages alentour, les Albanais ont ressorti les armes, des kalachnikovs et quelques mitrailleuses, cachées il y a deux mois alors que se déroulait un symbolique désarmement de l'UCK (Armée nationale de libération) sous l'égide de l'Otan. «Nous ne voulons pas une nouvelle guerre, mais nous savons par expérience ce que peut faire la police quand elle entre dans nos villages; tant qu'il n'y aura pas de patrouilles mixtes (de policiers macédoniens et albanais, ndlr), comme prévu par les accords de paix, les gens auront peur», explique Ibish Qadriu, un notable du village.

Le 11 novembre, le ministre de l'Intérieur, partisan d'un retour massif de la police dans les zones «libé