Le bon air de Nantes va devoir faire des merveilles pour revivifier le vieux couple franco-allemand qui y tient son 78e sommet aujourd'hui. A trois semaines du Conseil européen de Laeken, la rencontre est censée montrer que Français et Allemands ont surmonté leur grave crise apparue à Nice fin 2000 et préparent ensemble l'avenir de l'Union qui fera l'objet d'une déclaration commune.
Coup de vieux. Tout en affichant des priorités communes sur tous les grands chantiers du moment, Paris et Berlin ont du mal à cacher l'étendue de leurs divergences. Le fameux moteur franco-allemand, qu'on exhibera à Nantes, «ne se suffit d'ailleurs plus à lui-même» dans une Europe à géométrie de plus en plus variable, constate un diplomate français. Symptôme frappant, le chancelier Gerhard Schröder et son parti social-démocrate, redéfinissant cette semaine la politique étrangère allemande au congrès de Nuremberg, ont même gommé toute référence à la relation franco-allemande.
«Parce que cette relation est évidente!», tentent de rassurer les diplomates allemands, soulignant «une densité de contacts que nous n'avons avec aucun autre partenaire». «Et la politique allemande est une politique européenne», répond un autre, à destination des Français qui jalouseraient le rôle de plus en plus affirmé de l'Allemagne sur la scène internationale. «Sans doute, note un autre diplomate français, mais la conférence sur l'Afghanistan, c'est l'Allemagne qui veut l'organiser, pas l'Europe.»
En France même, on est pour