Nantes envoyée spéciale
«On peut dire que le moteur tourne», a résumé le Premier ministre Lionel Jospin: à l'issue de leur 78e sommet bilatéral, vendredi à Nantes, la France et l'Allemagne se sont attachées à gommer toute trace des lésions provoquées par leur dramatique affrontement sur le traité de Nice en décembre 2000. Après un bras de fer sans pitié qui permit aux Allemands de renforcer leur poids dans la future Europe élargie, Paris et Berlin sortent ressoudés d'une année de rabibochage intensif: «deux sommets, cinq rencontres des chefs d'Etat ou de gouvernement, neuf entretiens officiels et quantité de rencontres bilatérales entre les ministres des Affaires étrangères», a énuméré le président Jacques Chirac.
Convergence. La «déclaration conjointe sur les grandes priorités européennes» adoptée à Nantes vise donc à montrer que la France et l'Allemagne restent un «moteur de l'intégration», capable de «donner de nouvelles impulsions» pour «renforcer la dynamique du projet européen». Paris et Berlin convergent sur l'analyse des attentats du 11 septembre, qui «ont placé l'Union devant de nouveaux défis», qui «rendent encore plus pressante la nécessité» pour l'Europe «d'assumer plus efficacement [ses] responsabilités».
Sur la scène mondiale, le principal signal apparu vendredi est la volonté de donner une «nouvelle dimension» au volet de coopération militaire de l'UE pour aller vers une «défense commune». Alors que les Quinze s'activent encore pour lancer en 2003 une force de ré