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Libération

Slobodan Milosevic inculpé de génocide

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Le TPI a retenu ce chef d'accusation pour son rôle en Bosnie.
publié le 24 novembre 2001 à 1h43

«Génocide et complicité de génocide»: pour la première fois dans l'histoire européenne, un ancien chef d'Etat est accusé du crime le plus grave aux yeux d'une justice internationale qui est en train de s'affirmer. Déjà inculpé par le TPI (le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie) de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité pour le Kosovo et la Croatie, l'ex-président yougoslave Slobodan Milosevic, détenu à La Haye, devra maintenant aussi répondre de ce très lourd chef d'inculpation pour son rôle dans la guerre en Bosnie entre 1992 et 1995.

Le mot évoque immanquablement la Shoah, et pour éviter que cela se reproduise l'Assemblée générale des Nations unies décida en 1948, trois ans après le procès de Nuremberg ­ où furent jugés les dignitaires nazis pour crimes contre l'humanité ­, de définir spécifiquement le génocide, c'est-à-dire des actes commis «dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux».

Cette définition est reprise par le TPI, premier tribunal pénal international créé en 1993 par le Conseil de sécurité de l'Onu pour juger les crimes les plus graves commis dans l'ex-Yougoslavie. Un an plus tard, une cour similaire fut instaurée pour le Rwanda. Pour la justice internationale, il y a génocide quand des meurtres, des transferts forcés, des viols et d'autres actes similaires montrent une claire intention d'éliminer une population ou une partie de celle-ci.

Crimes systématiques. Il n'est pas facile d