Jérusalem de notre correspondante

A sa façon, le gouvernement Sharon a fait savoir aux deux émissaires américains, William Burns et Anthony Zinni, attendus aujourd'hui en Israël, le peu de cas qu'il faisait de leur mission de conciliation. L'assassinat ciblé du principal responsable militaire du Hamas, Mahmoud Abou Hannoud, et de deux de ses associés, commis vendredi à coups de missiles par un hélicoptère de Tsahal près de Naplouse, a embrasé ce week-end les territoires palestiniens, déjà très remués par la mort tragique de cinq enfants de Gaza, déchiquetés jeudi sur le chemin de l'école par un engin piégé que l'armée israélienne a finalement reconnu avoir déposé là quelques jours plus tôt.

Vengeance. «L'assassinat de Mahmoud Abou Hannoud constitue un acte particulièrement déplacé et irresponsable dans un contexte de baisse de la violence et à un moment où les parties sont appelées à reprendre le dialogue pour parvenir à l'établissement d'un cessez-le-feu», s'est indigné samedi le Quai d'Orsay alors que, au même moment, des dizaines de milliers de Palestiniens en colère défilaient à Naplouse derrière la dépouille du chef du Hamas en jurant de venger sa mort par une attaque majeure en Israël. «Nous n'avons cessé de prévenir les autorités israéliennes que les assassinats ciblés étaient ce qui risquait le plus d'embraser les territoires», confiait samedi un diplomate occidental en se déclarant très pessimiste sur les chances de succès des émissaires du président américain.

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