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Les Verts allemands renoncent au pacifisme

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Et préservent leur participation au gouvernement.
publié le 26 novembre 2001 à 1h43

Rostock envoyée spéciale

Il est 23 heures passées samedi lorsque, enfin, une forêt de bras se dresse dans la halle des congrès de Rostock: pour la première fois dans l'histoire du parti vert allemand, une forte majorité des quelque 700 délégués, réunis en congrès, approuve un engagement militaire à l'étranger avec une telle netteté. «Nous acceptons que la majorité de nos députés ait approuvé la mise à disposition d'unités de la Bundeswehr pour lutter contre le terrorisme international», dit la motion, subtilement rédigée par la direction du parti pour réunir le plus large consensus possible.

«Guérison». Avant d'en arriver là, les Grünen ont pesé le bien et le mal, leur rejet catégorique de la violence et le besoin de prévenir le terrorisme, la dénonciation des bombardements américains et la nécessité de capturer Ben Laden... Ces mêmes Grünen qui, il y a quelques années encore, demandaient la dissolution de la Bundeswehr et de l'Otan, ont torturé leur conscience jusqu'à ce que, au bout du compte, le réalisme et le souhait de rester au pouvoir l'emportent. Le gouvernement «rouge-vert» de Gerhard Schröder, qui avait craint de tomber sur cet envoi de 3 700 soldats allemands aux côtés des Américains, est encore une fois sauvé.

Au pied de la tribune, les dirigeants verts respirent: «Cette fois, l'horizon est dégagé, nous allons pouvoir nous concentrer sur la campagne pour les législatives», se réjouit Fritz Kuhn, coprésident du parti. Daniel Cohn-Bendit, président du groupe vert au P