Jérusalem de notre correspondante
Mahmoud Abou Hannoud était un des plus dangereux terroristes palestiniens. Principal responsable de la branche militaire du Hamas, cet homme de 34 ans avait à son actif, selon les Israéliens, des attentats meurtriers comme celui du marché Mahane Yehuda de Jérusalem qui avait fait seize morts en 1997, et surtout ceux de la discothèque Delphinarium qui, en juin, avait tué vingt jeunes Israéliens à Tel-Aviv, et de la pizzeria Sbarro qui, en août, avait entraîné la mort de quinze personnes au coeur de Jérusalem.
Mythe. Mais il était aussi devenu, au fil des mois, un véritable héros dans les territoires. A deux reprises, il avait ainsi échappé, dans des conditions rocambolesques, à une mort quasi certaine. La première fois, sa capture manquée avait été un échec d'autant plus cuisant pour Tsahal que trois soldats israéliens y avaient laissé la vie, s'entretuant par erreur dans le feu de l'action. En août 2000, un mois avant le début de l'Intifada, le gouvernement Barak avait envoyé l'unité d'élite Douvdevan le surprendre en pleine nuit dans son village natal d'Assira Shamaliyah. Blessé à l'épaule, Abou Hannoud était parvenu à s'échapper à pied vers un hôpital de Naplouse où il s'était fait «arrêter» par la police palestinienne. «Moshe Dayan (l'ancien général et ministre israélien, ndlr) parlait toujours du pouvoir et de la force de l'armée israélienne. Là, elle a été défaite», nous affirmait quelques jours plus tard son père, gonflé d'orgueil, dans