Menu
Libération

Pour le Liban, le Hezbollah n'est pas terroriste

Article réservé aux abonnés
Beyrouth et les pays arabes refusent le gel des avoirs de l'organisation chiite, réclamé par Washington.
publié le 27 novembre 2001 à 1h44

Beyrouth de notre correspondante

En ajoutant le Hezbollah à la liste des organisations terroristes dont les avoirs doivent être gelés, le Département d'Etat américain a provoqué un tollé. Au Liban, où les autorités ont refusé de donner suite à la demande américaine, comme dans l'ensemble du monde arabe, l'organisation chiite libanaise est en effet devenue le symbole de la résistance à l'occupation israélienne. Le mot «terrorisme», considèrent-ils, ne peut donc s'y appliquer. Cette perception n'est pas celle des Etats-Unis, qui lui reprochent à la fois le détournement d'un vol de la TWA en 1985 au cours duquel un militaire américain fut tué et pour lequel trois membres du Hezbollah sont recherchés par le FBI ­ Imad Mughnieh, Hassan Ezzedine et Ali Atweh ­, ainsi que les opérations contre Israël.

Prestige. Le retrait israélien du sud du Liban en mai 2000 a consacré son prestige de fer de lance de la résistance à Israël. Son action sociale a fait le reste. Représenté par neuf députés au Parlement, il fait partie aujourd'hui de la vie politique libanaise. L'affaire des hameaux de Chébaa lui a cependant permis de poursuivre ses opérations contre l'armée israélienne. Le retrait israélien avait privé la Syrie d'un moyen de pression pour négocier la restitution de son plateau du Golan, occupé par Israël en 1967. En décrétant «libanais» ces hameaux syriens, Damas y a justifié la poursuite des opérations du Hezbollah. Si la classe politique s'est empressée de satisfaire Damas en manifes