Périgueux envoyée spéciale
Silvio Berlusconi qui chante Douce France avec les jeunes de l'école hôtelière de Périgueux, Lionel Jospin qui s'essaie à la langue de Dante pour saluer «un paese amico e amato» («un pays ami et aimé»): la mise en scène très forcée du 21e sommet franco-italien, hier en Dordogne, n'a pu masquer la tension entre les deux pays. Si le Cavaliere a bu comme du petit lait les belles phrases de Jacques Chirac sur l'Italie, il n'a pas esquissé le moindre geste sur les deux grands dossiers européens qui soucient actuellement la France: la «panne» du projet d'Airbus militaire A400M et les résistances italiennes à la création d'un espace judiciaire européen.
Dilettantisme. Entendre que «la France et l'Italie, deux des trois grands membres fondateurs» de la Communauté ont «une vision commune des affaires du monde» a ravi le leader de Forza Italia car, depuis le dernier sommet des Quinze en octobre à Gand, l'Italie rame contre la désagréable impression d'être reléguée en série B dans l'Union européenne. Exclu du «minisommet» sur l'Afghanistan tenu alors par Chirac, Schröder et Blair, Silvio Berlusconi a dû batailler ferme pour s'imposer, début novembre, au dîner des trois «Grands» à Downing Street. Sa «gaffe» sur «la supériorité» de l'Occident sur l'islam lui avait valu un zéro pointé de la part du ministre belge des Affaires étrangères Louis Michel, confirmé de façon plus diplomatique dans les autres capitales. Le dilettantisme flagrant du Cavaliere en matière de