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Libération

Insurrection aux Philippines

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Dans leur fuite, les rebelles ont relâché 23 otages hier.
publié le 28 novembre 2001 à 1h45

Bangkok de notre correspondant

La présidente philippine Gloria Arroyo pensait être sur le point d'en finir avec les guérillas musulmanes du sud de l'archipel. De violents combats, hier au lendemain d'élections régionales, entre l'armée philippine et des partisans de Nur Misuari, l'ancien gouverneur de la région autonome musulmane de Mindanao, menacent de déstabiliser de nouveau cette région déshéritée où cohabitent difficilement chrétiens et musulmans.

Boucliers humains. L'insurrection qui a débuté à l'aube dans les faubourgs de Zamboanga, la grande ville du sud de l'archipel, a fait au moins 27 morts, dont 25 rebelles. Le centre-ville a été le théâtre de combats féroces et, pour protéger leur fuite, les partisans de Misuari ont pris des dizaines d'otages comme boucliers humains. Au terme de négociations, les rebelles ont libéré hier 23 otages et en retiendraient encore 58.

Nur Misuari, l'ancien leader du mouvement rebelle nationaliste moro, intronisé gouverneur par Manille dans le cadre d'un accord de paix en 1996, a repris les armes il y a une semaine pour protester contre l'élection d'un nouveau gouverneur. Le 19 novembre, plusieurs centaines de ses partisans avaient déjà attaqué une position militaire sur l'île de Jolo, et au moins 160 personnes avaient péri dans les combats. Le leader rebelle a été arrêté samedi alors qu'il tentait de se réfugier en Malaisie. Militairement, le sursaut des nationalistes moros, comme s'appellent les musulmans de Mindanao, n'est qu'un épiphén