Bruxelles de notre correspondant

Le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, va-t-il être jugé en Belgique pour sa responsabilité dans les massacres de Sabra et ChatilaÊperpétrés en 1982? Hier, devant la chambre des mises en accusation de la cour d'appel de Bruxelles, l'avocat général, Pierre Morlet, a estimé que la compétence de la justice belge, contestée par les avocats de l'Etat d'Israël et de son chef de gouvernement, ne faisait aucun doute. De fait, même si la décision finale de la cour d'appel n'est pas attendue avant février, il est très probable que les juges belges donneront toute sa portée à la loi du 16 juin 1993 qui leur attribue compétence universelle pour les crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide, même s'ils n'ont aucun lien avec la Belgique. Après tout, c'est déjà sur ce fondement que la justice d'outre-Quiévrain a jugé et condamné cette année plusieurs responsables du génocide rwandais.

Responsabilité pénale. C'est le 18 juin dernier que 23 victimes du massacre, commis par les Phalanges chrétiennes dans les camps palestiniens entre le 16 et le 18 septembre 1982, ont déposé plainte contre Sharon qui était à l'époque des faits ministre de la Défense. C'est, en effet, sous sa responsabilité que l'armée israélienne a pénétré au Liban le 6 juin 1982 et observé sans intervenir les milices phalangistes se livrer à un bain de sang contre les civils (les combattants ayant déjà évacué Beyrouth), dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila, en représ