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Libération
TRIBUNE

La question juive posée au monde

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La communauté internationale, et surtout l'européenne, doit s'engager et obliger Israéliens et Palestiniens à trouver un accord.
publié le 29 novembre 2001 à 1h46

Les événements terrifiants du 11 septembre sont survenus au moment où était publié en Israël mon nouveau roman, la Mariée libératrice. Je n'aurais pas mentionné ce roman entamé il y a trois ans et demi, si le héros de ce récit n'était un islamologue de l'université de Haïfa et si l'un de ses sujets de préoccupation, qu'il partage avec ses collègues,Ên'avait trait au terrorisme cruel qui a ensanglanté l'Algérie au cours des dix dernières années... Les ArabesÊet la manière adéquate de les comprendreÊsont évoqués dans ce roman à travers l'intrigue et les rapports entre personnages juifs et arabes. Il apparaît que l'un de ces moyens est d'envisager la poésie et le folklore arabes, anciens et modernes, afin de pénétrer au coeur de leurs émotions les plus profondes.

Un ami palestinien israélien, enseignant la littérature arabe à l'université de Berkeley, m'a raconté cette histoire qui y fait fureur: pourquoi les Arabes haïssent-ils les Américains ? Réponse: parce que les Américains ne comprennent pas pourquoi les Arabes les haïssent... Cette tautologie n'est pas fortuite: cette aversion profonde qu'éprouvent les Arabes demeure obscure. J'écris à dessein «Arabes» car ce sont eux qui ont gonflé les rangs des terroristes qui ont agi contre l'Amérique et non des musulmans non arabes, qui peuvent bien, ici ou là, exprimer solidarité et identification, mais qui n'ont pas participé aux attentats. Cela est si étrange... Car les Américains n'ont pas envahi l'Afghanistan dans les années 80,