L'extermination systématique, en juillet 1995, de plus de 7 000 hommes musulmans bosniaques par les forces serbes après leur conquête de l'enclave de Srebrenica, proclamée «zone de sécurité» sous la protection de l'Onu, représente l'échec le plus patent de la communauté internationale dans la guerre en Bosnie. Les responsabilités de la France dans cette tragédie peuvent d'autant moins être éludées qu'un général français, Bernard Janvier, commandait à l'époque la Forpronu et que les «zones de sécurité» avaient été créées par l'ONU à l'initiative de Paris. Le rapport publié hier par la mission d'information de l'Assemblée nationale reconnaît que cette tuerie est «aussi un échec de la France», reprochant en particulier au général Janvier «ses erreurs d'appréciation», notamment pour son refus de déclencher des frappes aériennes. «La mission d'information est convaincue qu'en effectuant des frappes massives sur la route sud, la seule qui menait à Srebrenica, l'ONU et l'Otan auraient pu arrêter l'offensive», estiment les auteurs de ce rapport de 1225 pages.
Regrets. Présidée par le socialiste François Loncle, la mission écarte cependant l'hypothèse selon laquelle cette absence de frappes pourrait avoir été négociée au préalable entre les Serbes de Bosnie et Paris, afin d'obtenir, en juin 1995, la libération de plusieurs centaines de Casques bleus pris en otages. «Il n'y a pas eu d'accord secret entre les généraux Janvier et Ratko Mladic (commandant des troupes serbes), a fortiori e