Les trois pays du Maghreb en deux jours et une nuit: dans sa formule diplomatique éclair, le président Jacques Chirac sautera samedi de Tunis à Alger, puis à Rabbat dans la soirée, avant de repartir dimanche pour la France. L'étape algérienne devrait être la plus chargée, en symboles et en enjeux, puisque c'est la première visite d'un président français depuis le début de la «sale guerre» qui a fait plus de 150000 morts en dix ans. La précédente remonte, en effet, à celle de François Mitterrand en 1989.
Jusqu'ici, Jacques Chirac avait toujours fait en sorte de ne pas remarquer l'insistance des autorités algériennes, avides de la caution internationale qu'une visite d'Etat ne manque jamais de donner. Les accusations d'exactions contre l'armée, les plaintes pour tortures déposées en France par des Algériens contre le général Khaled Nezzar ont en effet fragilisé encore un peu plus ces derniers mois un régime, que chacun s'efforçait déjà de fréquenter avec prudence.
Cette fois, si la guerre en Afghanistan et le conflit israélo-palestinien ont créé un cadre présentable, Jacques Chirac doit sans doute penser aussi très fort à la prochaine élection présidentielle. Se poser comme l'homme du Maghreb dans un contexte international chahuté avec le monde musulman et s'afficher dans un pays qui compte une importante communauté en France peuvent en effet peser comme des arguments de campagne appréciables.
Reste que la situation sociale algérienne n'a jamais été aussi tendue, après six mois d