Taipei envoyé spécial
En 1996, lors de la première élection directe du président de Taiwan, Pékin avait testé des missiles dans le détroit de Formose, créant une crise internationale. L'an dernier, pour le deuxième scrutin libre, le Premier ministre chinois Zhu Rongji avait mis en garde les Taïwanais de ne pas faire le «mauvais choix», ce qui n'avait pas empêché l'avocat indépendantiste Chen Shui-bian d'être élu Président. Pour les législatives de ce samedi, c'est le silence radio à Pékin. Cette retenue ne signifie pas que Pékin accepte la jeune démocratie taïwanaise ou ne s'intéresse plus au sort de sa «province rebelle». Au contraire, soulignent les analystes taïwanais, Pékin s'estime, non sans raison, en position de force, et laisse le temps jouer en sa faveur. Son principal atout: son économie en plein essor qui siphonne capitaux et talents taïwanais.
Récession. A la veille de ce premier scrutin législatif depuis l'alternance politique de l'an dernier, les candidats font un dernier forcing dans de vastes meetings télévisés, les cortèges de voitures et de scooters sillonnent les rues de Taipei en faisant jouer la sono à fond. Ils ont du mal à susciter la même fièvre que l'an dernier. Entretemps, Taiwan est entrée en récession et ses entreprises se ruent vers le vaste marché continental (lire Libération du 28/11/01). Le désenchantement est perceptible, si peu d'années après la conquête difficile de la liberté politique.
Alliance. Le président Chen tente de convaincre la popul