Un peu plus d'un an après son départ précipité de Côte-d'Ivoire, au milieu des affrontements qui marquèrent les élections d'octobre et de décembre 2000, et firent au moins 300 morts, l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara est de retour à Abidjan. Samedi, le leader du Rassemblement des républicains a été le dernier ténor de la politique ivoirienne à s'exprimer au Forum pour la réconciliation nationale, après l'ex-président Bédié, renversé par un coup d'Etat à Noël 1999, l'actuel chef de l'état, Laurent Gbagbo, et le général putschiste Robert Gueï. Au coeur de son intervention: sa nationalité ivoirienne, objet de polémiques depuis des années. «Je suis ivoirien de naissance, mon père est ivoirien de naissance, ma mère est ivoirienne de naissance, et chacun sait que, du point de vue juridique, je ne me suis jamais prévalu d'une autre nationalité», a-t-il martelé. L'opposant, écarté de la course présidentielle l'an dernier pour «doutes» sur sa nationalité, est accusé d'avoir usé d'un passeport diplomatique du Burkina au cours de sa carrière de fonctionnaire international. Ouattara demande que la Constitution, rédigée pour l'empêcher de briguer le fauteuil présidentiel, soit révisée et réclame de nouvelles élections. Revendications que le Front populaire ivoirien (FPI), au pouvoir, et ses alliés de l'ancien parti unique, le PDCI, jugent inacceptables.
S'il n'a pas permis de résoudre tous les problèmes, le Forum de réconciliation ravive le blason terni de la Côte-d'Ivoire en permet