Taipei envoyé spécial
Le président taïwanais, Chen Shui-bian, a gagné son pari: son parti a remporté les élections législatives de samedi, devançant largement le Kuomintang (KMT), qui avait dominé la vie politique de l'île pendant un demi-siècle. Mais si cette victoire fait son affaire sur le plan intérieur, consolidant la première alternance démocratique taïwanaise inaugurée en 2000, elle risque de ne pas être appréciée à Pékin, où Chen Shui-bian est considéré comme un dangereux indépendantiste.
Hostilité. Le Parti démocratique progressiste (DPP) du Président n'obtient certes pas la majorité absolue, mais il devient, avec 87 députés sur 225, le premier parti du Parlement, et ne devrait pas avoir trop de mal à former l'«alliance nationale pour la stabilité» annoncée pendant la campagne, une majorité hostile à la réunification dans les conditions proposées par la Chine communiste.
Le DPP sait qu'il peut déjà compter sur les 13 élus de l'Union de la solidarité de Taiwan (TSU), parti créé à la veille du scrutin par l'ex-président Lee Teng-hui après son exclusion du KMT et qui défend avec vigueur l'autonomie. Les analystes taïwanais estiment que le DPP devrait d'autant plus facilement recueillir le soutien d'une frange d'élus du KMT que ce parti a subi un échec cuisant.
S'il avait perdu la présidence l'année dernière, le Kuomintang restait majoritaire dans le Parlement sortant, ce qui lui a permis de mener une guerre de tranchées contre le nouveau pouvoir. Il perd cette fois plus du