Tokyo de notre correspondant
«Sous les coups portés par l'aviation japonaise, les navires et les avions américains de Pearl Harbor s'embrasèrent. La victoire était grande (...). Elle dopa le moral de la population de l'archipel (...). Le Japon, devenu un pays fort après la Première Guerre mondiale, faisait enfin face à l'Amérique.» Publié en début d'année, le manuel scolaire des classes secondaires des éditions Fusosha (propriété du grand groupe de communication Fuji Sankei) a provoqué une polémique en Asie, car il passe largement sous silence les crimes commis par l'armée impériale en Chine et en Corée du Sud. Son évocation de Pearl Harbor prête autant matière à controverse. La thèse de la «légitime défense» invoquée par les autorités nipponnes de l'époque est évoquée sans grande réserve par ses auteurs, membres du collectif «Tsukuru Kai» des historiens révisionnistes. «Le manuel de Fusosha est imprégné d'antiaméricanisme. Les justifications de l'attaque sont réhabilitées», met en garde le professeur Hiroshi Yoshida, de l'université Hitotsubashi.
Cette tendance est aussi reflétée par d'autres manuels moins polémiques. Celui des éditions Nippon-Shoseki insiste sur le fait que le Japon s'est résolu à attaquer Pearl Harbor «après l'échec des négociations conduites avec les Etats-Unis» et la demande, par Washington, «d'un retrait des troupes japonaises alors présentes en Indochine française». Aucune mention des longs préparatifs de l'attaque contre Hawaii. «L'entrée en guerre fut