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Libération

A Gaza, la police palestinienne au coeur de la cible

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Bombardée par les Israéliens, elle est aussi caillassée par les partisans du Hamas.
publié le 8 décembre 2001 à 1h53

Gaza envoyé spécial

Les quatre étages se sont effondrés comme un château de cartes. Abou Kamal contemple les plaques de béton, les barres de fer tordues, le sol jonché de verre brisé: c'était les locaux de l'académie de police. «Sharon les a bombardés, parce que c'est là que se construisait le futur Etat palestinien», lâche le policier désabusé. Les locaux ont été réduits en poussière par deux missiles titrés à dix minutes d'intervalle par des F-16 israéliens dans la nuit de jeudi à vendredi, en plein centre de la ville de Gaza. Les détonations, à 3 h 30, ont réveillé une bonne partie des habitants du quartier de Rimal: les fenêtres alentour ont explosé, et 17 personnes ont été blessées par les éclats de verre.

«Avant, explique Abou Kamal, près de 500 élèves policiers dormaient ici. L'endroit est vide depuis un an, depuis que les Israéliens bombardent les locaux de l'Autorité palestinienne.» Depuis, la police palestinienne dort à droite à gauche, n'a plus de locaux, de peur d'être prise pour cible. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que le QG de la police civile de Gaza, dirigée par Ghazi Jabali, est visé par les Israéliens. Mais, pour l'Autorité palestinienne, cela ne pouvait pas plus mal tomber, alors qu'elle est engagée dans une périlleuse chasse aux islamistes après les attentats-suicides revendiqués par le Hamas le week-end dernier à Jérusalem et à Haïfa. Abou Kamal est un policier de base et il a du mal à y voir clair: «Moi, j'ai fait la première Intifada, et quand