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Libération
Portrait

Arafat, le vieux phénix

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Le leader palestinien s'est toujours sorti des situations désespérées. Jusqu'à présent...
publié le 8 décembre 2001 à 1h53

«La fin de Yasser Arafat», prédisait il y a quelque jours l'un des principaux quotidiens britanniques. Dans les rédactions de par le monde, on s'empresse déjà de dépoussiérer sa nécrologie, si souvent réécrite. Combien de fois a-t-on prononcé son oraison funèbre au cours des quarante dernières années? Acculé, seul face à ses ennemis, le leader palestinien semble n'avoir jamais été aussi près de l'abîme. Autrefois, c'était dans ces périodes-là qu'il donnait le meilleur de lui même. Plus maintenant. C'est un habitué des situations désespérées. A de très nombreuses reprises, il s'est laissé prendre au piège que lui tendaient ses adversaires pour mieux s'en échapper. Il aime jouer à qui perd gagne et savait mieux que personne transformer une défaite militaire en victoire politique.

1968, retranché dans un camp

Sa première expérience remonte à ses débuts de guérillero. Lorsque son mouvement, le Fatah, harcelait l'Etat d'Israël depuis la Jordanie. Ce premier fait d'armes est à l'origine de son irrésistible ascension et de sa conquête de l'OLP, la centrale palestinienne. En mars 1968, après un attentat, Tsahal décide d'en finir avec les fedayins retranchés dans un camp de réfugiés de l'autre côté du Jourdain, le fleuve frontière. A Karameh. Prévenu de l'imminence d'une attaque, Yasser Arafat refuse de se replier avec ses hommes dans les montagnes. L'armée israélienne recule après quinze heures de combats, moins devant les Palestiniens que sous les tirs de l'artillerie jordanienne. Le