Moscou de notre correspondante
Dix ans jour pour jour après sa dissolution, la disparition de l'Union soviétique reste un traumatisme pour une majorité de Russes. Mais, avec le temps et, récemment, le retour de la Russie par la grande porte sur la scène internationale au sein de la coalition antiterroriste, les effets de la nostalgie tendent à s'estomper.
Selon une enquête de la Fondation de l'opinion publique effectuée ce mois-ci, ils sont encore 76 % (contre 79 % en mars) à regretter l'éclatement de l'Union soviétique, officialisé le 8 décembre 1991 lors d'une rencontre dans la forêt de Belovej (Biélorussie) entre les présidents russe, biélorusse et ukrainien, Boris Eltsine, Stanislas Chouchkevitch et Leonid Kravtchouk. Ils sont au moins autant (77 %) à affirmer que la cohésion de l'URSS pouvait être à l'époque sauvegardée. Mais, réalistes, 68 % pensent que la restauration de l'Union soviétique est impossible.
Variations. L’attitude des Russes envers l’URSS a subi de nombreuses variations au cours de cette décennie. Lors de l’éclatement de l’empire, un tiers soutenait la décision d’Eltsine, alors très populaire et porteur d’espoirs de changement. La transition économique, mal gérée et très coûteuse pour la population, et l’affaiblissement de la position de la Russie sur la scène internationale ont eu raison de ce soutien. Et la nostalgie s’est d’autant répandue qu’elle palliait l’absence de solution de rechange politique. «Le regret a culminé au début de l’année 1999,