C'est sur les écrans de la télévision Al-Jezira qu'Hamid Karzai a proclamé, vendredi, la fin du régime des talibans. «Ils n'existent plus, ni comme gouvernement ni comme mouvement», a assuré le chef désigné du gouvernement intérimaire afghan. Trois semaines après la chute de Kaboul et deux mois jour pour jour après le début des opérations américaines, la capitulation des talibans dans leur fief de Kandahar ainsi que dans les provinces de Helmand et de Zaboul aura consacré la fin d'un système théocratique unique dans le monde contemporain.
Arrangement. Pour autant, Oussama ben Laden, le leader d'Al-Qaeda et la cible principale de la coalition antiterroriste, demeure aussi introuvable que le mollah Omar. Le chef suprême des talibans semble bien s'être volatilisé à la barbe des Américains, après qu'Hamid Karzai se fut engagé à le faire traduire en justice. Ce n'était visiblement pas de gaieté de coeur. En effet, à en croire un porte-parole des talibans, Mollah Omar avait obtenu le droit de «vivre dignement» après capitulation et amnistie de ses combattants. La Maison Blanche a toutefois signifié immédiatement que cet «arrangement» n'était pas de son goût, précisant que «quelle que soit la forme que prendra la justice, elle devra satisfaire le président Bush». Karzai s'est alors souvenu que le refus du mollah de «renoncer au terrorisme» n'autorisait plus la clémence. Mais, entretemps, le chef religieux avait pris la poudre d'escampette. De nouvelles pressions de Washington on