Johannesburg
de notre correspondante
Rien n'a changé pour les Sud-Africains depuis le retentissant procès de Pretoria, qui a opposé en avril les grandes firmes pharmaceutiques à l'Etat. L'accès aux traitements existants, AZT et trithérapies, est toujours aussi limité. Les prix des trithérapies en vente en pharmacie ont certes baissé ces deux dernières années. Mais même à 750 rands par mois (environ 77 euros), ces médicaments restent inabordables pour l'immense majorité des 4,8 mil lions de personnes contaminées que compte le pays, soit plus de 10 % de la population.
Peu remarquée, une avancée importante a pourtant été réalisée. Aspen Pharmacare, l'une des plus grandes industries pharmaceutiques du pays, a obtenu en mai l'autorisation de fabriquer les versions génériques de trois antirétroviraux: le Zidovudine (AZT) et les cocktails trithérapiques Combivir et Lamiduvine. L'accord limite la diffusion de ces produits au système public de santé sud-africain. Pas question d'exporter ailleurs en Afrique ou de fournir des pharmacies privées.
Pas de suivi. A partir de mai 2002, les premiers génériques made in South Africa seront disponibles à un prix défiant toute concurrence: 1 dollar par jour et par patient. Un tarif comparable aux prix proposés par les «génériqueurs» indiens, les plus compétitifs au monde. L'argument financier auquel le gouvernement de Thabo Mbeki a sans cesse recours pour justifier son refus d'approvisionner les hôpitaux publics perdra alors beaucoup de sa pertinen