Chaman envoyé spécial
Dans la ville de Kandahar, les combattants de deux factions rivales de l'Alliance du Nord ont échangé régulièrement des rafales hier, rapportent des résidents joints par l'Agence France-Presse. Mais si le face-à-face reste tendu, la bataille rangée semble avoir été évitée. Hier soir, le chef du gouvernement intérimaire, Hamid Karzaï, qui était intervenu personnellement pour calmer cet incendie et jouait sa crédibilité de nouveau patron de l'Afghanistan, pouvait assurer que le calme était revenu dans sa ville natale.
Réputation sulfureuse. Les chefs des deux fractions rivales ont, trois jours durant, campé sur leurs positions: le commandant Gul Agha Shirzaï, bien installé dans le palais du gouverneur, dont l'avait chassé le régime islamiste; et le mollah Naqibullah, solidement retranché dans la caserne du 2e corps d'armée, dont il avait remis, sans résister, les clés aux talibans lors de leur entrée dans la ville en 1994. Echange de bons procédés, le mollah Omar, avant de quitter Kandahar, a rendu l'unité au complet, avec ses hommes et son équipement, à son ancien officier.
Une passation de pouvoirs en douceur qui a particulièrement irrité le commandant Gul Agha Shirzaï. Le gouverneur destitué a certes une réputation sulfureuse et son passage aux affaires, entre 1992 et 1994, n'a pas laissé un souvenir d'immense probité chez les Kandahari. Reste que si Hamid Karzaï a bien négocié la reddition des talibans, seul Gul Agha Shirzaï peut effectivement revendique