Menu
Libération

Le sida, accélérateur de pauvreté en Afrique

Article réservé aux abonnés
Un rapport de l'ONU souligne l'impact économique de la pandémie, notamment sur l'éducation.
publié le 11 décembre 2001 à 1h55

Ouagadougou envoyé spécial

Le sida est le premier obstacle au développement. La pandémie est devenue le «principal facteur de destruction» de tout progrès économique en Afrique subsaharienne. Et «les politiques publiques ne sont pas à la hauteur des défis» posés. Pour la première fois, une étude (1) du Pnud (Programme des Nations unies pour le développement) établit un lien entre sida et pauvreté. «Le constat est lourd, confie l'auteur du rapport, l'économiste Luc-Joël Grégoire. Jusqu'en 1996, la lutte s'est cantonnée à l'univers médical.»

Régression. Faute de prise en compte globale, l'impact du sida se traduira par une baisse de croissance de 1 % par an dans la majorité de ces pays où les deux tiers des habitants vivent déjà avec moins de 2 dollars par jour. «D'ici à 2010, le PIB par habitant pourrait chuter de 10 % et la consommation de l'ordre de 13 à 15 %», estime l'agence onusienne. Certains pays, comme le Botswana ou le Zimbabwe, ont replongé près de quarante ans en arrière, selon l'indicateur de développement humain du Pnud, qui élargit les calculs de la pauvreté au-delà du seul PIB par habitant et prend notamment en compte la santé ou l'éducation. Ainsi, l'épidémie tue en grand nombre le personnel enseignant. En Afrique subsaharienne, «860 000 enfants ont perdu leur enseignant à cause du sida». Le nombre d'enfants qui ne terminent pas le cycle primaire s'accroît, «passant de 31 % en 2000 à 37 % en 2010».

La pandémie pousse aussi les familles à retirer les enfants de le