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Dans les ruines du «territoire du Loup», refuge de Ben Laden

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Le chef d'Al-Qaeda a vécu quatre ans entouré de ses combattants, dans ce camp d'entraînement.
publié le 13 décembre 2001 à 1h56

Kandahar envoyé spécial

Oussama ben Laden n'aurait pu mieux choisir son repaire. Forteresse de glaise rouge aux murailles imposantes, le ksar d'Al-Qaeda dominait le désert. Une redoute isolée, formidable, verrou inexpugnable sur l'immense plaine de Kandahar et qui, depuis les temps immémoriaux, régulait la route des caravanes. Un quartier général à la mesure du mythe, au nom évocateur: Lewaï Sardhi, le «territoire des loups». Stratège de la terreur, le dirigeant islamiste savait frapper les imaginations. Découvrant l'antre de leur mentor, ses tours de garde noyées dans la poussière d'un vent de sable, les jeunes recrues de la «base», venues du monde entier se préparer au martyre, ne pouvaient que penser au château du Vieil Homme de la Montagne, imam visionnaire qui dirigeait, au nom d'Allah, la secte redoutée des Assassins.

Elite. Au centre du vaste réseau Al-Qaeda, le complexe de Lewaï Sardhi avait pour tâche de former les volontaires, les soldats du jihad contre l'Occident impie. Tâche fondamentale pour une organisation clandestine, cible de toutes les polices, de toutes les agences de renseignements. Dans ce camp se trouvait l'élite du mouvement. Là résidait leur chef, Oussama ben Laden. Depuis sa fuite du Soudan, il y a quatre ans, il occupait ce très ancien fortin, situé non loin de l'aéroport, à une vingtaine de kilomètres au sud de Kandahar. C'est ici que les propagandistes de la guerre sainte ont tourné la vidéo qui a envahi les écrans de télévision après le début des