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Libération

A marche forcée vers l'est

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Avant l'élargissement, l'UE s'attaque à ses institutions.
publié le 14 décembre 2001 à 1h57

Bruxelles (UE)

de notre correspondant

Que l'on s'en réjouisse ou que l'on s'en désole, l'élargissement à l'Est a déjà eu lieu. Il est trop tard pour s'interroger sur les dangers que représenterait pour l'Union européenne le fait de passer de 15 Etats membres à 25, 27 (avec la Roumanie et la Bulgarie), 28 (avec la Turquie) ou plus. Rien, ni personne, n'empêchera l'Union de compter dix membres de plus en 2004.

Egoïsmes. En réalité, la messe est dite depuis juin 1992, lorsque les Douze de l'époque ont renoncé à poser un quelconque préalable institutionnel à l'adhésion des anciennes démocraties populaires: l'élargissement de l'Union est alors devenu un but en soi. La seule question qui vaille est de savoir comment éviter qu'un événement historique ­ l'unification du continent ­ ne signifie, en même temps, la fin de l'aventure européenne par asphyxie?

A Amsterdam, en juin 1997, à Nice, en décembre 2000, les gouvernements ont essayé de répondre à cette question mais, empêtrés dans leurs égoïsmes nationaux, ils ont montré leur incapacité à apporter une réponse.

Mais à toute chose malheur est bon: incapables d'avoir une vision commune de leur avenir, les chefs d'Etat et de gouvernement ont décidé de passer la main à la société civile et aux parlementaires. En effet, les Quinze vont créer, à Laeken, une «Convention sur l'avenir de l'Europe» composée de représentants des parlements nationaux, du Parlement européen et des gouvernements, sur le modèle de celle qui a donné naissance, sans dou