Pour Guy Verhofstadt, la Convention parlementaire sur l'avenir de l'Europe, qui sera installée lors du sommet de Laeken, devrait déboucher sur une Constitution. C'est la capacité de l'Union à se muer en véritable puissance mondiale qui va se jouer au cours des trois prochaines années, estime le Premier ministre belge qui préside l'Union européenne jusqu'au 31 décembre. Il a reçu les quotidiens belge la Libre Belgique, allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, et français Libération.
La candidature de l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing à la présidence de la Convention sur l'avenir de l'Europe ne semble pas vous enthousiasmer.
Il y a beaucoup de bonnes candidatures: Valéry Giscard d'Estaing, Giuliano Amato, Jacques Delors, et sans doute d'autres. Je déterminerai sur quelle personnalité pourra se faire le consensus au sein du Conseil européen et, alors, je proposerai un nom.
Wim Kok, le Premier ministre néerlandais, est-il candidat?
Non, il l'a dit et répété.
La France va défendre la candidature de Giscard. Si un pays veut s'y opposer, devra-t-il opposer son veto?
Il ne faut pas tout de suite penser en termes de veto. J'espère que je pourrai faire une proposition exprimant le consensus. Mais il y a d'autres choses à faire pendant le sommet de Laeken que de se disputer sur le nom d'un président.
Laeken est-il destiné à effacer le fiasco de Nice?
Laeken, c'est autre chose, c'est le début de la réflexion sur les réformes rendues nécessaires par une Europe qui comptera bientôt une trentaine de pays et qui devra se mouvoir dans un monde en pleine mutation. Le monde multipolaire qui émerge sous nos yeux appelle bien autre chose de notre part que la simple résolution des questions économiques et sociales que nous avons traitées jusqu'à présent. C'est tout l'objet de la «déclaration de Laeken» que nous allons adopter. Ce texte tranchera avec le