Abidjan de notre correspondante

Après deux mois de grand déballage public et l'audition de tous les grands leaders politiques, les recommandations du Forum pour la réconciliation rendues cette semaine éclaircissent l'horizon ivoirien. Les solutions proposées pour apaiser les esprits, un an après les violences qui firent plus de 300 morts à la fin 2000 ont, une fois n'est pas coutume, été favorablement accueillies par tous.

Retouches. Les partisans de l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara se réjouissent de la reconnaissance de sa nationalité ivoirienne tant dénigrée et de la demande de rouvrir le procès du charnier de Yopougon (57 corps retrouvés sur un terrain vague d'Abidjan le 26 octobre 2000). Et s'ils n'ont pas obtenu la révision de la Constitution qu'ils réclament, certaines retouches sont envisagées. En revanche, l'opposition ouattariste est priée de laisser au vestiaire son exigence de reprise des élections et de reconnaître la légitimité du pouvoir actuel. Les «sages» du Forum ont par ailleurs évité de condamner directement le putsch mené par le général Robert Gueï le jour de Noël 1999, mais plus généralement «les coups d'Etat et toute autre forme d'accession ou d'exercice du pouvoir sans le droit».

Consensus. Initiateur et grand bénéficiaire du Forum, le président Laurent Gbagbo a donc réussi un pari risqué: dégager un minimum de consensus entre des Ivoiriens jusqu'alors à couteaux tirés. Mais le chef de l'Etat a prévenu qu'il se réservait le droit de «faire des