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Libération

Un mandat d'arrêt qui effraie les Anglais

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Tollé contre l'arrestation en Grèce de fans d'aviation accusés d'espionnage.
publié le 15 décembre 2001 à 1h58

Le rédacteur en chef du Daily Mail vient d'être arrêté par deux policiers en costume traditionnel hellène pendant que sa secrétaire explique au téléphone: «Désolé, il ne peut pas vous parler. Il est en train d'être extradé vers la Grèce.» La dernière caricature du tabloïd célèbre pour son europhobie résume bien les craintes des Britanniques. Les adversaires du projet de mandat d'arrêt européen ont été confortés par les récentes mésaventures judiciaires de douze sujets de sa Majesté en vacances dans le Péloponnèse. Ils ont été arrêtés début novembre avec deux touristes hollandais, parce qu'ils notaient et photographiaient le va-et-vient des avions à la base militaire de Kalamata.

Accusés d'espionnage, ils ont passé cinq semaines en prison et n'ont été libérés que vendredi après le versement d'une caution de 14 700 euros par personne. Les quatorze touristes sont des plane spotters, des mordus de l'aviation, l'un des passe-temps favoris au Royaume-Uni, mais inconnu sur les bords de la mer Egée. Ils sont des dizaines de milliers à épier comme eux le moindre objet volant. Certaines bases de la Royal Air Force ont même amenagé un lieu pour qu'ils puissent s'adonner à leur hobby. A la veille du sommet de Laeken, la justice grecque a décidé de poursuivre les plane spotters non plus pour espionnage, passible de vingt ans de prison, mais pour collecte illégale d'informations, un simple délit.

L'affaire qui a provoqué une crise entre les deux pays ne pouvait pas plus mal tomber pour Tony