Laeken envoyés spéciaux
Valéry Giscard d'Estaing peut brûler un cierge à Jacques Chirac. Alors qu'une majorité d'Etats membres de l'Union ne voulait pas voir l'«ex» présider la Convention sur l'avenir de l'Europe, le président de la République a réussi le tour de force de l'imposer à ses quatorze partenaires et, ce, sans trop de dégâts. L'ancien chef de l'Etat (1974-1981) impulsera donc, à partir de mars 2002, les travaux de ce cénacle parlementaire chargé de préparer une Constitution pour l'Union. VGE a aussitôt fait savoir qu'il était «très heureux d'entreprendre» cette «tâche passionnante et vitale pour l'avenir de la construction européenne»: «Il nous faut réfléchir à ce que doit devenir l'Europe du XXIe siècle, une Europe simple, accessible et capable de faire rêver; une Europe qui représente dans le monde une zone de paix, de tolérance, de prospérité et de sécurité.»
Tout s'est joué au deuxième jour du Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement de Laeken (banlieue de Bruxelles), dans la matinée de samedi. Guy Verhofstadt, le Premier ministre belge qui exerce la présidence tournante de l'Union, avait préféré centrer le dîner de vendredi sur la rédaction finale de la Déclaration de Laeken (1). Un texte destiné à donner le «coup d'envoi d'un débat sans tabou sur l'avenir de l'Europe», selon ses mots. Certains pays, notamment parmi les eurosceptiques, hésitaient à donner un mandat large à la Convention par crainte qu'elle n'échappe à tout contrôle. Finalement, les