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Libération

L'élargissement européen bute sur l'écueil irlandais

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Six mois après la victoire du «non» au traité de Nice, Dublin piétine.
publié le 17 décembre 2001 à 1h58

Dublin envoyée spéciale

Et si le traité de Nice n'entrait jamais en vigueur? Alors que les Quinze s'apprêtent à ouvrir un nouveau chantier institutionnel, ils n'ont toujours pas déblayé l'obstacle qui leur barre le chemin depuis le 7 juin dernier: le «non» du peuple irlandais à la réforme conclue en décembre 2000 sous présidence française. Bien qu'à peine 35 % des électeurs se soient déplacés ce jour-là en Irlande, la victoire du «non» (par 54 % des voix) est un grain de sable qui grippe toute la mécanique: peut-on redessiner l'architecture de l'Europe élargie puisque, sans traité de Nice, l'Union ne peut théoriquement s'ouvrir aux douze pays candidats? Six mois après ce vote qui a pris tout le monde par surprise, nul ne peut prédire l'issue de la «période de réflexion prolongée» réclamée par le Premier ministre, Bertie Ahern. Soucieux de ne pas compromettre ses espoirs de réélection en mai prochain, le leader du Fianna Fail (conservateurs nationalistes) s'est gardé d'annoncer officiellement la tenue d'un deuxième référendum. Chacun sait pourtant qu'il aura lieu à l'automne 2002, car il serait impensable qu'à peine 18 % des électeurs irlandais bloquent la réunification historique du continent.

Totale gabegie. Renverser leur vote négatif risque pourtant d'être beaucoup plus ardu qu'on ne le mesure sur le continent. «Je ne suis pas si sûr qu'un nouveau référendum puisse être gagné... Un second "non" serait un désastre!», s'inquiète Bernard Durkan, le président de la commission d