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Libération

Tokyo s'attaque au tourisme sexuel

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Même arrêtés à l'étranger, les pédophiles nippons peuvent être jugés.
publié le 17 décembre 2001 à 1h58

Kenji Ozawa est le premier pédophile à attendre son procès en prison au Japon. En janvier 2000, ce quadragénaire sans emploi a été arrêté à Phnom Penh (Cambodge) pour avoir «acheté» 550 dollars la virginité d'une fille de 14 ans. Interpellé en flagrant délit, ce résident d'Osaka a été rapatrié, puis aussitôt interné. Une première depuis que le Japon a adopté, en novembre 1999, une loi interdisant la pornographie enfantine et permettant à la justice de condamner tout coupable d'abus sexuel sur des mineurs, y compris à l'étranger. «Le Japon agit enfin. Les plaintes sont instruites. Les pédophiles sont poursuivis», se réjouit June Kane du Congrès contre l'exploitation sexuelle des enfants, qui s'ouvre aujourd'hui à Yokohama. En 1996 à Stockholm, la première réunion sur le sujet avait cloué au pilori le pays du Soleil-Levant, fournisseur à l'époque de 80 % des films porno impliquant des mineurs. L'étendue des réseaux de pédophiles japonais en Asie était alors méconnue. Les recherches ont, depuis, levé le voile et éveillé les consciences dans l'archipel, où les abus sur mineurs sont récurrents. 40 % des agressions sexuelles recensées l'an dernier dans la région d'Osaka ont été commises contre des filles de moins de 15 ans. En mai, un juge de la Haute Cour de Tokyo a été arrêté après avoir payé une fille de 14 ans pour lui procurer des services sexuels.

Des autocars affrétés. En Asie du Sud-Est, ces réseaux de pédophiles nippons se cachent derrière le tourisme sexuel «classique». U