Beit Hanoun (bande de Gaza) envoyé spécial
Plus qu'un simple membre, pas encore un combattant de l'ombre: quand il parle du Hamas ou des brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du parti islamiste, Mohamed dit «nous». Entre la politique et la lutte armée, Mohamed, 24 ans, fait le grand écart. Il dit avoir été formé militairement deux ans en Irak et sait que, d'une minute à l'autre, il peut être amené à quitter son domicile pour échapper aux policiers palestiniens ou à l'armée israélienne. «La nuit dernière, après le discours du président Arafat, plusieurs frères sont partis se cacher, explique-t-il assis sur une natte dans un salon sommaire. Ils dorment hors de la ville, dans des caches ou dans leurs voitures.» A l'image du Hamas, Mohamed doit désormais «résister sur deux fronts: aux Israéliens qui occupent nos villages, assassinent nos militants et nous bombardent, et à l'Autorité palestinienne qui cherche à nous mettre en prison». Toutefois, il ne les met pas sur le même plan.
Précautions. Peu après l'entrée des chars israéliens, dans la nuit de vendredi à samedi à Beit Hanoun, Mohamed a rejoint les autres combattants islamistes de ce petit village du nord de la bande de Gaza qui est resté coupé du monde pendant 21 heures. «Nous étions 25 au centre-ville, armés de kalachnikovs, de M16 et de grenades. On se déplaçait de ruelle en ruelle en essayant de harceler les Israéliens. Mais on ne pouvait pas faire grand-chose avec nos armes légères contre des tanks. Il n'était pas