Madrid de notre correspondant
La vie politique portugaise, d'ordinaire plutôt tranquille, vient de connaître une violente secousse. Hier, le Premier ministre socialiste Antonio Guterres, au pouvoir depuis 1995, a remis sa démission et ouvert la voie à des élections générales anticipées en 2002. Cette décision inattendue fait suite au fiasco électoral essuyé par le Parti socialiste (PS) ce week-end. A l'occasion des élections municipales, cette formation a perdu des bastions aussi importants que Lisbonne et Porto, tombés aux mains des sociaux-démocrates (PSD, centre droit). Dès dimanche matin, au vu des résultats sans appel, Antonio Guterres assumait sa défaite comme une «responsabilité personnelle» et annonçait qu'il renonçait à sa fonction «afin d'éviter un marécage politique et de clarifier la situation». «Ce qui compte, a-t-il ajouté, c'est de rétablir la confiance entre gouvernants et gouvernés.»
Poids lourds battus. La sortie de scène du Premier ministre portugais un peu moins de deux ans avant la fin de son second mandat est un coup de théâtre. A la veille du scrutin, Antonio Guterres avait certes évoqué l'hypothèse d'une faible performance de sa formation. Mais, à ses yeux, un mauvais résultat supposait tout au plus de «corriger quelques lignes de la politique gouvernementale». Aujourd'hui, la défaite socialiste apparaît d'autant plus cuisante qu'Antonio Guterres et les siens se voyaient l'emporter, comme de nombreux sondages l'avaient annoncé. C'est à Lisbonne que