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Libération

Caution européenne pour le pouvoir algérien

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Bouteflika et Prodi ont signé hier un accord d'association.
publié le 20 décembre 2001 à 2h01

Les calendriers font souvent bien les choses. L'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne a été paraphé, hier à Bruxelles, par Abdelaziz Bouteflika et Romano Prodi, le président de la Commission européenne, alors que pratiquement aucune réunion de l'Europarlement n'était prévue. Contestée par les organisations internationales de droits de l'homme et les familles de «disparus» algériens, cette signature n'aura ainsi pas fait de vagues. Les parlementaires européens n'ont d'ailleurs pu prendre connaissance de la totalité du texte qu'à la veille de sa ratification.

Optimisme. La France s'est immédiatement félicitée de son paraphe «qui marque une nouvelle étape dans le développement des relations» entre l'Algérie et l'UE. A Alger, il a suscité peu de débats en dépit de l'optimisme des déclarations officielles. «En réalité, remarque le journaliste Ihsane El Kadi, l'opinion ne connaît pas réellement le contenu de cet engagement stratégique.» Celle-ci ignore, en effet, à peu près tout du fameux «quatrième volet», concernant la justice et les affaires intérieures, qu'Alger se targue d'avoir imposé «en dernière minute» aux Européens et qui n'a pas d'équivalent dans les autres accords euroméditerranéens.

Soucieuses d'étouffer toute contestation interne, les autorités ont laissé entendre que ce volet, arraché de haute lutte, permettra aux Algériens d'être mieux traités dans «l'espace européen». «Les officiels, note Ihsane El Kadi, ont "acheté" du consentement "moral" en f