Madrid de notre correspondant
Avec l'obstination qui le caractérise, Baltasar Garzon poursuit sa lutte contre ce qu'il appelle les «mouvements de soutien à l'ETA». Le célèbre juge de l'Audiencia nacional, l'une des plus hautes juridictions espagnoles, vient en effet de déclarer hors la loi «Gestoras pro amnistia», le collectif d'aide aux prisonniers soupçonné d'être lié à l'organisation armée basque. Cette décision judiciaire a été présentée hier aux Quinze par le gouvernement espagnol, dans le but d'inclure ce mouvement dans la liste antiterroriste de l'Union européenne.
Nouveau nom. La sanction de Baltasar Garzon n'a certes pas un caractère définitif et peut être attaquée en appel. Mais elle a des effets immédiats, puisque, dorénavant, Gestoras pro amnistia ne sera plus autorisé à manifester ni à recevoir des subventions publiques. La semaine dernière, comme pour anticiper cette interdiction, le collectif de soutien aux prisonniers basques s'est affublé d'un nouveau nom, «Askatasuna» («Liberté»), dont la sphère d'action s'étend désormais aussi à la Navarre.
11 septembre. L'initiative du juge madrilène a satisfait l'ensemble des forces politiques espagnoles, à l'exception de «Batasuna», la vitrine parlementaire de l'ETA elle compte sept sièges au Parlement basque de Vitoria et, dans une moindre mesure, du Parti nationaliste basque (PNV, modéré). De son côté, le gouvernement dirigé par José Maria Aznar, à Madrid, se frotte les mains. Depuis les attentats du 11 septembre, le