Ramallah envoyé spécial
Comme dans un jeu de vases communicants, la pression exercée par Israël sur Yasser Arafat se traduit, dans les territoires palestiniens, par une montée de la tension entre l'Autorité palestinienne et le Hamas, et semble exacerber les différends à l'intérieur même du mouvement islamiste. Hier soir, un adolescent a été tué et vingt autres personnes blessées dans la bande de Gaza au cours de heurts entre membres d'un service de sécurité palestinien et activistes du Hamas.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, déjà, une véritable bataille rangée a opposé la police palestinienne et des islamistes au coeur de Gaza. Venus arrêter Abdel Aziz al-Rantissi, les policiers ont dû battre en retraite après quatre heures de fusillades nourries avec les gardes du corps du dirigeant politique le plus important du Hamas. Cinq islamistes et deux policiers ont été blessés dans les heurts de la nuit.
Affrontements. Côté palestinien, il semble de plus en plus qu'à l'intérieur même du Hamas l'unanimité ne règne plus. L'ordre d'arrêter Rantissi est arrivé après une déclaration où il assurait que les attentats-suicides se poursuivraient. Il réagissait lui-même à la déclaration d'un responsable anonyme du Hamas annonçant un cessez-le-feu, conformément à la demande faite par Yasser Arafat dimanche d'un arrêt de toute opération militaire contre Israël. Lequel dit vrai? «Il est évident qu'il y a un débat en cours dans le camp islamiste», assure Khalil Shikaki, politologue palestinien