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Libération

L'Espagne compatit avec son ancienne colonie

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La mobilisation populaire reste pour l'heure discrète.
publié le 22 décembre 2001 à 2h02

Madrid de notre correspondant

«Nous pleurons pour toi, Argentine.» Sur fond ciel et blanc, les couleurs du drapeau argentin, c'est ainsi que, à la une de son édition de vendredi, le quotidien sportif Marca paraphrasait un titre de la célèbre comédie musicale consacrée à Eva Peron. Sur la même page, un panel «select» de joueurs de football argentins évoluant en Espagne réagissait au drame que leur pays est en train de vivre. «Je pleure en voyant le journal télévisé», dit l'un. «Si je pouvais, je partirais aujourd'hui», assure un attaquant vedette de l'équipe de Valence.

Liens historiques. Il serait exagéré de parler de mobilisation pour l'ancienne colonie à la dérive. Pour l'instant, par exemple, aucune collecte de fonds n'a été lancée à grande échelle. Mais les manifestations populaires à Buenos Aires ne laissent pas l'Espagne indifférente. Au-delà des liens historiques et culturels, certains Espagnols se souviennent avec tristesse que, au cours des dures années 40 de l'Espagne franquiste, des cousins émigrés en Argentine leur envoyaient de la nourriture...

Dans tous les médias, la situation argentine fait les gros titres de l'actualité, reléguant au second plan la couverture du conflit au Proche-Orient ou la guerre en Afghanistan. Le ton est alarmiste. Le quotidien El Pais, qui consacrait vendredi sept pages aux événements, ne voit d'autre issue possible que «des ajustements très sévères qui seront difficiles à expliquer à des citoyens chaque fois plus exaspérés». De son côté,