Buenos Aires
de notre correspondant
Après le soulèvement populaire qui a contraint le président radical Fernando De la Rua à la démission jeudi soir, une délicate transition attend l'Argentine. Alors que des sources policières faisaient état de la reprise de pillages dans la province de Buenos Aires, le premier pas a été franchi vendredi avec l'acceptation par l'Assemblée législative de la démission du chef de l'Etat. Auparavant, De la Rua avait accompli le dernier geste de sa présidence en levant l'état de siège décrété mercredi, l'ordre étant revenu dans les rues après les troubles qui ont fait vingt-sept morts.
Députés et sénateurs ont ensuite rapidement suspendu la séance. Pour l'heure, le péroniste Ramon Puerta, 50 ans, président du Sénat depuis le 29 novembre et, de ce fait, premier dans la ligne de succession en cas de vacance du pouvoir, assure l'intérim. «Mais je ne veux être président sans être élu par le peuple», a déclaré cet industriel de la province de Misiones (Nord).
Légitimité. Selon la Constitution, plusieurs scénarios sont désormais possibles. L'Assemblée législative, qui se réunira de nouveau ce samedi soir, peut élire un nouveau président qui achèverait alors le mandat de De la Rua, jusqu'en 2003. L'Assemblée peut aussi désigner un chef d'Etat intérimaire qui convoquerait de nouvelles élections dans un délai de quatre-vingt-dix jours. C'est cette dernière solution qui devrait être retenue. Car, pour gouverner en pleine crise, le nouveau président aura besoin