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Libération
Interview

«Arafat ne changera jamais...»

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publié le 24 décembre 2001 à 2h03

Tel-Aviv envoyée spéciale

Premier ministre travailliste d'Israël de juillet 1999 à février 2001, Ehud Barak répond à Libération.

Pensez-vous qu'Ariel Sharon devrait laisser Yasser Arafat aller à la messe de minuit à Bethléem?

Cela n'a aucune importance. Je pense que l'on devrait intervenir au minimum sur l'individu et au maximum sur celui qui, en tant que leader de l'Autorité palestinienne, incite à la violence et encourage le terrorisme.

Est-il encore un «partenaire» à vos yeux?

Je l'ai côtoyé de près pendant sept ans. On pensait tous qu'il allait enfin laisser le rêve devenir réalité, qu'il avait changé... On a vu ce que cela a donné. Je pense personnellement qu'Arafat ne changera jamais, qu'il ne reconnaîtra jamais le droit des juifs à avoir leur propre Etat. Il reconnaît peut-être la religion juive, mais pas le peuple juif. Et, là, il y a une vraie asymétrie entre nous et les Palestiniens. Nous avons tous reconnu, de facto, y compris Sharon, le droit des Palestiniens à avoir un Etat. Mais l'inverse n'est pas vrai.

Que feriez-vous aujourd'hui si vous étiez au pouvoir?

J'ai une stratégie en trois points. D'abord, combattre la terreur par tous les moyens, assassinats ciblés, incursions..., ce que fait déjà ce gouvernement. Ensuite, laisser la porte grande ouverte à la reprise des négociations, n'importe quand et sans préconditions, sur la base de Camp David (1) et non de Taba, qui n'était pas vraiment une négociation (2). Enfin, puisqu'on n'a pas trouvé de partenaire avec qui conc