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Libération

Jaruzelski, général «irréel» pour les jeunes Polonais

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Le 13 décembre 1981, la loi martiale était décrétée.
publié le 24 décembre 2001 à 2h03

Les élèves de dernière année du lycée Reytan à Varsovie ont une chose en commun: ils font partie de la génération du baby-boom née après la loi martiale décrétée par le général Jaruzelski, le 13 décembre 1981 pour écraser le mouvement Solidarité. En raison du couvre-feu, les Polonais restaient chez eux le soir, dans des appartements mal chauffés et régulièrement plongés dans l'obscurité en raison de coupures d'électricité. Alors que la Pologne célébrait le 20e anniversaire du coup de force, les lycéens de Reytan planchaient sur le 13 décembre en cours d'histoire contemporaine.

«C'est irréel pour moi: je n'arrive pas à imaginer un présentateur de télé en uniforme militaire ou les magasins vides avec seulement du vinaigre sur les rayons, explique Ewa. En plus, ça devait être terrible de devoir porter tous les mêmes fringues, il n'y avait pas de vêtements importés de l'Occident.» Tous reconnaissent: «C'est de l'histoire, un peu comme la Seconde Guerre mondiale, sauf qu'on connaît cette époque à travers les témoignages de nos parents.» «L'état de guerre a marqué notre génération», assène Robert, 19 ans.

Emotion. Malgorzata Zarczynska, leur prof d'histoire, avait leur âge en 1981. Elle ne cache pas son émotion quand elle expose le sujet. «A l'époque, la Pologne n'était pas membre de l'Otan mais du pacte de Varsovie. Brejnev était au pouvoir à Moscou et Reagan aux Etats-Unis. L'URSS menait une guerre en Afghanistan. Y avait-il vraiment un risque d'intervention du pa